Les Piliers de la Terre a été publié en
France en 1990. Avec près de 15 millions d'exemplaires vendus, ce livre est
considéré comme un ouvrage majeur de l'auteur.
Adapté en mini série de 8 épisodes en
2010, cette dernière a fait l'objet de retours très positifs qui me sont
parvenus. L'autre facteur m'ayant poussé à acheter le livre est la thématique de
ce dernier : la construction d'une cathédrale. J'ai toujours été impressionné
par les prouesses qui avaient été nécessaires, ainsi que par l'ingéniosité requise
pour aboutir à de tels chefs-d'œuvre.
J'ai choisi
de commencer par le livre pour ne pas me gâcher la surprise de la découverte.
En effet, il s'agissait de mon premier roman de Ken Follett. Volontairement je ne m'étais pas renseigné sur
l'auteur avant de me plonger dans ma lecture. La seule chose que je connaissais
à propos de ce dernier, était son affection pour les fresques historiques ou,
du moins, ancrées dans l'histoire avec un grand H.
L'histoire
se déroule entre 1120 et 1174, soit plus ou moins une génération. De prime
abord, il semble que nous suivions le quotidien, la lutte pour la survie d'un
maître bâtisseur et de sa famille. L'histoire s'enrichie peu à peu d'autres
personnages et s'inscrit dans le moyen-âge européen avec ses intrigues et ses guerres,
ses jeux de pouvoir, ses recherches de gloire et de sainteté ou encore la poursuite
de l'amour. Cependant, certaines libertés sont prises avec la réalité
historique. La cathédrale de Kingsbridge n'existe par exemple pas, bien que la
localité elle soit réelle. Le cadre de la guerre civile anglaise, qui a sévit
entre 1138 et 1153, est cependant globalement respecté. C'est un aspect auquel
je ne m'attendais pas vraiment. Je pensais uniquement suivre le chantier d'une
cathédrale, mais en fait, il ne s'agit que d'un fil conducteur. Ce fut
cependant, in fine, une agréable surprise qui n'a aucunement gâché mon plaisir
de lecture.
Le XIIème
siècle n'est pas choisi au hasard. Ce siècle voit se répandre une révolution
architecturale majeure dans l'évolution dans la construction d'édifices
religieux. La cathédrale de Kingsbridge sera l'objet de l'expérimentation de
ces nouvelles techniques. Dans son roman, Ken Follett s'intéresse principalement
à la construction de la structure à proprement parler et très peu (voire quasiment
pas) aux embellissements tel que les sculptures ou les peintures. Il s'agit
sans doute d'une concession nécessaire au réalisme, les constructions de tels
édifices s'étalant souvent sur plusieurs siècles. Mais je ne peux m'empêcher de
penser que le grandiose de cette construction aurait pu en être renforcé par
ces éléments, quitte à faire une ellipse.
Mais après
tout, même si elle reste au cœur du récit, la construction de cette cathédrale
fictive, comme déjà évoqué, sert principalement de fil conducteur à une
histoire bien plus riche en ramifications et rebondissements.
J'en recommande fortement cette lecture qui nous permet de
suivre le quotidien de l'ensemble de la société de l'époque en intégrant les
trois ordres qui la compose alors dans sa trame narrative :
- les bellatores, ceux qui font la guerre. Leur présence est assez classique dans ce genre de fresques historiques.
- les laboratores, ceux qui passent leur vie à travailler et qui sont ici placés au cœur du récit.
- enfin, les oratores, ceux qui prient et pour lesquels je trouve l'approche assez originale et intéressante. Les piliers de la terre décrit fort bien le combat entre piété et pouvoir, entre sainteté et domination qui déchire cette société dans la société.
J'ai aimé :
·
Une écriture et par conséquent également une
lecture très agréable et fluide. On ne voit pas les pages défiler (1050 tout de
même !). Le rythme adopté est globalement très plaisant.
·
Une histoire qui nous tient en haleine jusqu'au
dernier chapitre.
·
Un ancrage dans l'Histoire, qui permet par la
même occasion d'en découvrir plus sur l'Europe du XIIème siècle. Les libertés
romanesques prises ne nuisent nullement à l'ensemble.
·
Une trame mêlant l'ensemble des composantes de
la société du moyen-âge.
J'ai moins aimé :
·
Une rencontre (et plus si affinités) peu crédible
en début de récit.
·
L'emploi de nombreux termes très techniques dans
les descriptions de la construction de la cathédrale. Si le lecteur n'est pas
près à passer du temps à les décrypter pour imaginer plus précisément la nature
exacte des travaux, il perdra un partie de la richesse du récit.
Conclusion :
Il
s'agissait de mon premier roman de Ken Follett. J'ai a-do-ré ! Le rythme,
l'histoire, le style, tout est justement dosé dans ce roman. Ce livre m'a vraiment
donné envie de poursuivre avec cet auteur. Pour le moment je me réserve pour
plus tard la "suite" de cette saga intitulée Le monde sans fin et dont l'intrigue débute en 1327.
J'ai préféré
poursuivre avec un second ouvrage se situant dans une toute autre époque, La nuit de tous les dangers, qui a pour
cadre le début de la seconde guerre mondiale. J'ai certes trouvé cette seconde
lecture agréable, mais moins forte et moins envoûtante que cette saga
médiévale.
Enfin, une
trilogie de l'auteur me fait les yeux doux. Chaque tome de ce triptyque, intitulé
Le Siècle, reprend une période charnière du XIXème siècle. Le
premier tome se déroule à la veille de la première guerre mondiale. Le second
en 1933, une année charnière qui va conduire le monde dans un second conflit
mondial. Enfin, le dernier tome prend place lors de la guerre froide alors que
toutes les conditions étaient réunies pour conduire à une troisième catastrophe.
Un bon début :) Continue comme ça !
RépondreSupprimerMerci :)
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce premier tome qui est d'ailleurs également mon premier livre lu de Ken Follett. Et au contraire de toi, j'ai trouvé l'utilisation des termes techniques lors de la construction de l'édifice très juste. Et cela reste didactique puisque la plupart du temps, les explications suivent :)
RépondreSupprimerCe roman est véritablement un monument! Tu as eu le temps de regarder la série aussi? Ton avis?
RépondreSupprimerMerci pour vos retours. Kaecilia, tu as tout à fait le droit d'avoir un avis différent sur certains points.
RépondreSupprimerSandt, non, je n'ai pas encore eu l'occasion de regarder la série, mais j'en ai entendu le plus grand bien. Et toi ?