mardi 16 février 2016

Mon avis sur 'Les piliers de la terre' de Ken Follett

Les Piliers de la Terre a été publié en France en 1990. Avec près de 15 millions d'exemplaires vendus, ce livre est considéré comme un ouvrage majeur de l'auteur.  Adapté en mini série de 8 épisodes en  2010, cette dernière a fait l'objet de retours très positifs qui me sont parvenus. L'autre facteur m'ayant poussé à acheter le livre est la thématique de ce dernier : la construction d'une cathédrale. J'ai toujours été impressionné par les prouesses qui avaient été nécessaires, ainsi que par l'ingéniosité requise pour aboutir à de tels chefs-d'œuvre.

J'ai choisi de commencer par le livre pour ne pas me gâcher la surprise de la découverte. En effet, il s'agissait de mon premier roman de Ken Follett. Volontairement je ne m'étais pas renseigné sur l'auteur avant de me plonger dans ma lecture. La seule chose que je connaissais à propos de ce dernier, était son affection pour les fresques historiques ou, du moins, ancrées dans l'histoire avec un grand H.

L'histoire se déroule entre 1120 et 1174, soit plus ou moins une génération. De prime abord, il semble que nous suivions le quotidien, la lutte pour la survie d'un maître bâtisseur et de sa famille. L'histoire s'enrichie peu à peu d'autres personnages et s'inscrit dans le moyen-âge européen avec ses intrigues et ses guerres, ses jeux de pouvoir, ses recherches de gloire et de sainteté ou encore la poursuite de l'amour. Cependant, certaines libertés sont prises avec la réalité historique. La cathédrale de Kingsbridge n'existe par exemple pas, bien que la localité elle soit réelle. Le cadre de la guerre civile anglaise, qui a sévit entre 1138 et 1153, est cependant globalement respecté. C'est un aspect auquel je ne m'attendais pas vraiment. Je pensais uniquement suivre le chantier d'une cathédrale, mais en fait, il ne s'agit que d'un fil conducteur. Ce fut cependant, in fine, une agréable surprise qui n'a aucunement gâché mon plaisir de lecture.

Le XIIème siècle n'est pas choisi au hasard. Ce siècle voit se répandre une révolution architecturale majeure dans l'évolution dans la construction d'édifices religieux. La cathédrale de Kingsbridge sera l'objet de l'expérimentation de ces nouvelles techniques. Dans son roman, Ken Follett s'intéresse principalement à la construction de la structure à proprement parler et très peu (voire quasiment pas) aux embellissements tel que les sculptures ou les peintures. Il s'agit sans doute d'une concession nécessaire au réalisme, les constructions de tels édifices s'étalant souvent sur plusieurs siècles. Mais je ne peux m'empêcher de penser que le grandiose de cette construction aurait pu en être renforcé par ces éléments, quitte à faire une ellipse.

Mais après tout, même si elle reste au cœur du récit, la construction de cette cathédrale fictive, comme déjà évoqué, sert principalement de fil conducteur à une histoire bien plus riche en ramifications et rebondissements.

J'en recommande fortement cette lecture qui nous permet de suivre le quotidien de l'ensemble de la société de l'époque en intégrant les trois ordres qui la compose alors dans sa trame narrative :
  •           les bellatores, ceux qui font la guerre. Leur présence est assez classique dans ce genre de fresques historiques.
  •          les laboratores, ceux qui passent leur vie à travailler et qui sont ici placés au cœur du récit.
  •           enfin, les oratores, ceux qui prient et pour lesquels je trouve l'approche assez originale et intéressante. Les piliers de la terre décrit fort bien le combat entre piété et pouvoir, entre sainteté et domination qui déchire cette société dans la société.


J'ai aimé :
·         Une écriture et par conséquent également une lecture très agréable et fluide. On ne voit pas les pages défiler (1050 tout de même !). Le rythme adopté est globalement très plaisant.
·         Une histoire qui nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre.
·         Un ancrage dans l'Histoire, qui permet par la même occasion d'en découvrir plus sur l'Europe du XIIème siècle. Les libertés romanesques prises ne nuisent nullement à l'ensemble.
·         Une trame mêlant l'ensemble des composantes de la société du moyen-âge.


J'ai moins aimé :
·         Une rencontre (et plus si affinités) peu crédible en début de récit.
·         L'emploi de nombreux termes très techniques dans les descriptions de la construction de la cathédrale. Si le lecteur n'est pas près à passer du temps à les décrypter pour imaginer plus précisément la nature exacte des travaux, il perdra un partie de la richesse du récit.


Conclusion :
Il s'agissait de mon premier roman de Ken Follett. J'ai a-do-ré ! Le rythme, l'histoire, le style, tout est justement dosé dans ce roman. Ce livre m'a vraiment donné envie de poursuivre avec cet auteur. Pour le moment je me réserve pour plus tard la "suite" de cette saga intitulée Le monde sans fin et dont l'intrigue débute en 1327.

J'ai préféré poursuivre avec un second ouvrage se situant dans une toute autre époque, La nuit de tous les dangers, qui a pour cadre le début de la seconde guerre mondiale. J'ai certes trouvé cette seconde lecture agréable, mais moins forte et moins envoûtante que cette saga médiévale.


Enfin, une trilogie de l'auteur me fait les yeux doux. Chaque tome de ce triptyque, intitulé Le Siècle, reprend une période charnière du XIXème siècle. Le premier tome se déroule à la veille de la première guerre mondiale. Le second en 1933, une année charnière qui va conduire le monde dans un second conflit mondial. Enfin, le dernier tome prend place lors de la guerre froide alors que toutes les conditions étaient réunies pour conduire à une troisième catastrophe.

5 commentaires:

  1. Un bon début :) Continue comme ça !

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  2. J'ai adoré ce premier tome qui est d'ailleurs également mon premier livre lu de Ken Follett. Et au contraire de toi, j'ai trouvé l'utilisation des termes techniques lors de la construction de l'édifice très juste. Et cela reste didactique puisque la plupart du temps, les explications suivent :)

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  3. Ce roman est véritablement un monument! Tu as eu le temps de regarder la série aussi? Ton avis?

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  4. Merci pour vos retours. Kaecilia, tu as tout à fait le droit d'avoir un avis différent sur certains points.
    Sandt, non, je n'ai pas encore eu l'occasion de regarder la série, mais j'en ai entendu le plus grand bien. Et toi ?

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