dimanche 17 avril 2016

Achats et occaz' de la semaine

Entre nostalgie et curiosité, mes acquisitions de la semaine :


- Mad Love de Paul Dini et Bruce Timm. Que de souvenirs ! On retrouve le personnage de Harley Quinn, qui avec celui du Jocker, reste parmi mes 'super-vilains' de comics préférés; le tout avec la patte graphique du dessin-animé qui a bercé mon enfance. Je ne suis généralement pas très friand de super-héros mais, Batman, notamment grâce au charisme de ses vilains, son univers sombre (même si le dessin-animé, étant destiné aux enfants, l'est bien moins que certains comics) et mature, a ce quelque chose en plus qui fait que je l'apprécie toujours encore. Quand la nostalgie parle, il ne reste plus qu'à succomber...

- Er ist wieder da (il est de retour) de Timur Vermes. Je cherchais une lecture en VO et il m'a paru d'autant plus intéressant de prendre un auteur Allemand pour lire un roman dans cette langue. Il est de retour. Mais qui donc ? Il est question de Hitler, qui pour de mystérieuses raisons, refait surface en 2011 en Allemagne. Il est de retour pour parachever ton oeuvre. Mais n'est-il pas aussi réapparu, comme une invocation, dans un présent qui est en quelque sorte à nouveau favorable à sa propagande ? Quelle sera l'approche de l'auteur ? Le sujet restant malgré tout sensible, je me demande si l'auteur parviendra à garder le juste équilibre entre une admiration malsaine (même si involontaire) et un rejet sans argumentation (qui ne permettrait pas au livre d'atteindre son but). L'humour peut être extrêmement difficile à manier et j'ai hâte de me faire mon propre avis sur ce livre dont l'adaptation au cinéma avait fait quelque peu polémique (j'en ignore les raisons exactes) en Allemagne.


Pour compléter ces achats, j'ai pris deux livres d'occasion :


- Le rubis des Templiers de Jorge Molist. Tout est dans le titre. Je ne m'attends pas à un grand moment littéraire, mais sait-on jamais. Cet achat sur un coup de tête est simplement une 'lecture pop-corn' à savourer au soleil (enfin s'il veut bien pointer le bout de son nez) dans un écrin de verdure. Quelque chose de simple à lire dans un moment de pure détente.

- Romans de la Table Ronde de Chrétien de Troyes. La curiosité de découvrir un auteur médiéval de romans de chevalerie. Avait-on la même approche littéraire à cette époque ?


Et vous, quelles sont vos dernières acquisitions ?

vendredi 15 avril 2016

Mon avis sur 'Le crime de Lord Arthur Saville' et trois autres nouvelles

Outre le crime de Lord Arthur Saville, une histoire mêlant avec humour la chiromancie et un Lord persuadé qu'il doit assassiner un membre de sa famille afin de pouvoir se marier et être heureux, ce petit livre regroupe trois autres nouvelles d'Oscar Wilde :
- Le fantôme de Canterville, histoire d'un honorable fantôme, dont le seul crime après sa mort est de vouloir exercer son métier, et qui va se retrouver maltraité par les nouveaux propriétaires de sa demeure.
- Le sphinx sans secret ou comment un homme va s'éprendre d'une mystérieuse femme dont il va chercher à percer le secret.
- Le millionnaire modèle qui en quelques pages reprend le thème de l'acte bon et désintéressé qui peut changer une vie.



Les deux premières nouvelles ont un registre clairement humoristique. Deux histoires absurdes, un humour omniprésent et parfaitement retranscrit, une plume légère et fluide, un style accessible et pourtant riche qui en font deux petites perles. Pardonnez-moi d'avance la comparaison que je vais à présent faire et qui n'a aucun sens du point de vue chronologique (le premier ayant sans doute inspiré le second et non l'inverse), mais je perçois Oscar Wilde comme un Terry Pratchett ancré dans le réel. Tous deux ont une écriture et des effets travaillés qui font toujours mouche.

Dans les deux autres nouvelles, on retrouve à nouveau une bonne idée de départ et cette qualité d'écriture de Wilde. L'humour est logiquement moins présent, le propos s'y prêtant moins. La lecture reste extrêmement agréable, mais on se retrouve face à quelque chose de plus classique, du moins en comparaison des deux premières nouvelles.   

J'ai aimé :
·         Le style facile d'accès et l'humour parfaitement dosé.
·         Le fil directeur des différentes nouvelles et en particulier des deux premières.
·         Un texte qui n'a pas pris une ride.

J'ai moins aimé :
·         Le côté plus convenu des deux dernières nouvelles, même si elles restent très bonnes.

Conclusion :

Le crime de Lord Arthur Saville, un recueil de quatre nouvelles qui permet de découvrir le style de l'auteur et (me) donne envie de poursuivre la découverte de son œuvre. Un humour qui n'a pas pris une ride, même après plus d'un siècle, des thématiques très originales et des histoires rondement menées.

mercredi 13 avril 2016

En quelques extraits 'La nuit du loup Garou' et 'Peur bleue'


 La nuit du loup Garou (roman) et Peur bleue (script du film) de Stephen King


"Le visage de la bête féroce finit toujours par se dévoiler; le temps de la bête féroce finit toujours par passer"


"A 14 ans, on peut encore croire à l'incroyable, même si déjà ce don a commencé à se rouiller, à amorcer un arrêt grinçant"

Mon avis sur 'L'année du loup garou' et 'Peur bleue'

Le livre regroupe le roman L'année du loup garou ainsi que le script de son adaptation cinématographique Peur bleue tous deux rédigés par Stephen King.


Le roman originel :
Initialement, le récit devait se découper en douze chapitres courts. Un chapitre par mois, accompagné d'une illustration de Berni Wrightson, alias Master of Macabre (il n'a bien entendu pas été choisi au hasard) afin de composer un calendrier. La thématique retenue par Stephen King est celle du loup-garou. Les six premiers chapitres ont été écrits en tenant compte des contraintes découlant du format imaginé; des chapitres très indépendants, si ce n'est leur fil conducteur (la bête), courts, contenant de nombreuses ellipses et avec une nécessaire adaptation du style. Il s'agit réellement d'une expérience unique et novatrice de lecture. Mais quel n'a pas été ma déception lorsque pour la seconde moitié du récit, l'auteur change brusquement de voie. Une rupture dans le rythme, l'apparition d'un personnage principal (Marty) qui va s'opposer à la créature, une écriture qui revient au style classique de King. La première partie était si intrigante que l'on ne peut être que déçu par le roman dans son ensemble, ce dernier ne possédant pas de réelle unité.

J'ai aimé :
·         L'idée originelle d'un roman-calendrier illustré par Bernie Wrightson.

J'ai moins aimé :
·         Le retour à une écriture classique sur les six derniers mois, qui trahie l'idée initiale.
·         L'absence d'unité globale qui en découle dans le roman.
·         L'absence des illustrations de Berni Wrightson dans ma version de poche 'J'ai lu', remplacées par des photos du film.

Conclusion :
L'idée de départ, si originale, abouti à une première partie qui doit inventer une nouvelle façon d'écrire pour s'adapter à la contrainte du roman-calendrier. On est surpris, mais on ne peut qu'admirer les techniques et astuces employées par Stephen King pour y parvenir. Dommage que face à ce défi, l'auteur ai baissé les bras, car je reste persuadé qu'il aurait été capable de finaliser sur sa lancée initiale et ainsi réaliser un petit bijou de style et d'écriture.

Le script :
Avant de donner mon avis sur le script, je voulais préciser que je n'en avais encore jamais lu. Celui-ci m'a beaucoup plu, car il est intéressant à plusieurs titres. Tout d'abord, il est écrit par l'auteur du roman. On voit donc, que modifier une œuvre en profondeur afin de permettre sa retranscription à l'écran, n'est pas forcément une trahison. Ceci se révèle parfois indispensable et peut même parfaire le matériau de départ. Ensuite, on sent la patte de l'écrivain dans ce script, notamment parce que Stephen King ne peut s'empêcher de mettre de nombreuses touches d'humour, non seulement dans les dialogues, mais aussi dans les commentaires devant aider à la mise en scène. Il le fait, même si bon nombre d'entre elles ne pourront être retranscrites à l'image. On a, même s'il existe des différences (éléments de mise en scène plus détaillés, précisions sur le cadrage,...), une véritable pièce de théâtre qui se joue devant nos yeux à mesure que les pages défilent.
Passons à présent à l'histoire. On retrouve une forme classique, plus proche de la seconde moitié du roman. La temporalité calendaire est définitivement abandonnée.
Deuxième différence majeure, le récit se centre dès le début sur Marty, un jeune paraplégique, alors que dans le roman, c'était la bête qui détenait le rôle central dans la première moitié. Il est accompagné de sa sœur, qui change de nom en passant de Katie à Jane, mais aussi de personnalité. Alors que dans le roman elle se contente de jalouser son frère, qui obtient toujours ce qu'il veut, ici, même si ce point reste présent, il est moins tranché et elle l'aide réellement dans sa chasse au monstre. De plus, Jane joue le rôle de narrateur.
S'ajoute également la classique romance du héros, même si elle reste plutôt anecdotique.
Enfin, même si certains meurtres sont repris avec plus ou moins de fidélité, c'est l'ensemble de l'histoire qui est réécrite et permet de retrouver une cohérence globale absente du roman autour d'un fil conducteur unique, à savoir la relation frère-sœur.

J'ai aimé :
·         L'humour omniprésent.
·         Le style de King que l'on retrouve et qui fait de ce script, au même titre que le roman et le film, un objet ayant un intérêt et une existence propre.
·         La cohérence retrouvée du récit, par opposition au roman, même si on revient à une œuvre plus classique.
·         La relation frère-sœur qui en est le fil conducteur.

J'ai moins aimé :
·         Que le script soit plus réussi que le roman dont il est tiré.
·         La romance qui n'apporte vraiment rien.
·         La retranscription de la 'Silver bullet' (le fauteuil roulant de Marty) améliorée par l'oncle Al dans le film (rien à voir avec le script, mais ce point m'a choqué dans le film qui autrement, même si l'image a vieillie, reste un bon film).

Conclusion :
Un script bien plus cohérent que le roman, dans le style classique de King. Ce qui me conforte dans d'idée que la forme initiale et originale de ce dernier est finalement devenue un obstacle trop grand pour l'auteur, qui nous a pourtant régulièrement surpris avec des approches très originales dans ses écrits. Pris à part, je recommanderais réellement la lecture du script, mais, rapproché du roman originel, je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu. Un arrière goût d'inachevé subsiste.


lundi 11 avril 2016

Achat du jour

Un achat aujourd'hui (mais il s'agit d'une belle intégrale) :

Monsieur Mardi-Gras Descendres de Eric Liberge.
L'image et le style graphique entièrement noir et blanc m'a immédiatement attiré.

La lecture du résumé, m'a conforté dans ma première impression positive :
À cause d'une glissade dans sa salle de bains, Victor Tourterelle, cartographe, se retrouve projeté aux confins de Pluton, dans un immense purgatoire peuplé de squelettes errant en quête de sens. Bien malgré lui, celui qui a été renommé Mardi-Gras Descendres va rapidement se retrouver au coeur d'une aventure qu'aucune autre âme n'avait encore vécue. Libéré de prison par une milice qui tente de déjouer la dictature du pouvoir en place, il devra, fait interdit, tracer les contours du monde dans lequel ils ont tous échoué. Fable délirante et mystique, croisement incongru de Jacques Tati et de Stanley Kubrick, "Monsieur Mardi-Gras Descendres" est un ovni dans l'univers de la bande dessinée adulte, tant par l'originalité des thèmes qu'elle aborde que par la virtuosité du trait de son créateur.

La lecture des premières pages ont achevé de me convaincre et je l'ai directement acheté.

Une véritable patte graphique, une histoire totalement folle, des personnages hauts en couleurs (bien que le tout soit en noir et blanc !), je plonge dans l'inconnu sans hésiter !